Allo Dr Phil?

Certains d’entre vous le savent sans doute déjà, je suis folle. Enfin c’est un raccourcis, disons que sur l’échelle Adjani  je suis à environ +20.

 

Déjà je suis angoissée. Ma plus longue crise d’angoisse date de 2011 elle a durée 17 jours, j’ai perdu 5kg et le peu de dignité qu’il me restait. La crise d’angoisse c’est un truc un peu particulier : Tu te mets une pression infinie sur une mono-obsession, le mieux, en tout état de cause, serait de passer à l’action mais tu es paralysée par l’angoisse donc tu ne fait rien, donc tu ré-angoisse (c’est génial). C’est dans des moments comme ceux-là que j’ai envie d’appeler ma mère. J’analyse ça comme le dernier rempart pour l’auto-destruction, parce qu’elle me donne envie de boire du liquide vaisselle quand ça va bien. Imagine quand ça va mal.

Lors de ma dernière crise d angoisse j’ai répété comme une litanie « je ne veux pas mourir » en pétrissant mes mains, le visage baigné de larmes et le cheveux fou. Comme j’étais dans ma chambre (un lieux plutôt safe avouons-le sans ambages) et en pyjama, les risques de mort subite (excepté de connerie) étaient assez limités.

J’ai pas confiance en moi. Rendons à César ce qui est à César j’ai rien de quasimodo et je ne suis pas complétement débile. Pourtant, il suffit d’un rien, pour que mon ego s’effondre et ne finisse par trainer par terre des mois durant. Je peux crouler sous les compliments des gens qui m’aiment (j’appelle ça un public sympathisant) rien n’y fait. C’est là que c’est vicieux, parce qu’en fait c’est pas le jugement de ceux qui m’aiment qui m’importe, c’est celui de qui j’aime (comme j’aime à peu près personne, c’est très ambivalent). Dans l’absolu il faudrait me rassurer à chaque fois que le besoin s’en fait sentir (souvent).

Je suis égocentrique. En même temps je suis la personne la plus importante de ma vie. C’est assez cohérent. Mais comme j’ai pas trouvé de vaccin contre la peste bubonique, ni sauvé des ours et encore moins écrit un ouvrage social qui fera date dans l’histoire de la littérature internationale, ça laisse quand même assez peu de sujets qui me mettent en lumière. C’est relativement frustrant. Du coup j’écris sur un blog où je raconte des conneries. Quand ça vous fait rire je me dit que Pasteur était une petite bite et que Marie Curie peut bien aller se rhabiller. Ce qui me rassure, c’est que de mes tares c’est la plus rependue dans mon entourage, du coup personne ne s’écoute mais tout le monde brille, c’est bien foutu.

Je suis psychorigide. Il n’y a pas de nuances, jamais. Ce n’est pas blanc ou noir, c’est la couleur que j’ai dit, point. 8 ans de thérapie plus tard, j’ai fini par comprendre que je suis psychorigide parce que je suis angoissée (je suis ce qu’on appelle dans le milieu « une flèche »). Donc je crée ce que les blogueuses beauté appelle « une routine » mais moi c’est pas pour me tartiner la gueule avec des conneries, c’est pour survivre à ma pire ennemie aka moi. Si je contrôle bien tout comme il faut, pas de raison d’angoisser ni de boire du produit vaisselle en pyjama #astuce). Ce plan serait quasi parfait si tout dépendait de moi (et c’est le moment où je crie à l’injustice) c’est ABSOLUMENT PAS TOUJOURS le cas. Et ça me rend folle. Il suffit qu’un grain de sable vienne entaché mon plan tellement sûr et rôdé pour que l’angoisse s’empare de moi. Exemple : j’ai mal au ventre -> J’ai un cancer de l’utérus -> Est-ce que ma mutuelle va prendre  mes soins en charge? -> Est-ce que je vais devoir mourir à l’hospice? -> Est-ce qu’on peut faire en sorte que ma mère ne vienne pas me voir? 4/ Est-ce qu’on peut avoir Goldman qui chante « Puisque tu pars » à mon oraison funèbre?

Comme ça là, ça à l’air rigolo, ce qui l’est moins c’est que c’est un épisode véridique.

 

J’ai des tocs. Par exemple j’ai peur des microbes, c’est cool parce les microbes il n’y en a pas PARTOUT, TOUT LE TEMPS. Je ne compte que les trucs (tous les trucs, sans cesse) en chiffre pair et surtout j’ai peur de certains sourcils (parce que je compte leur densité par multiples de 2 et que si ça fait pas la rue Michel, je pète un câble). Si tu as le sourcil impair, prends garde à mon courroux. J’ai même fait une thérapie comportementaliste, on m’a fait crier dans un train. J’ai plus jamais foutu les pieds dans ce cabinet, mais par contre tu m’entends pas moufeter dans les transports en commun.

J’ai un délire de persécution. Tout le monde me hait, tout le monde m’en veut, Je suis Benazir Bhutto. Si la poste perd un de mes colis c’est évidement parce que je suis une victime universelle. C’est d’autant plus chiant que parfois il arrive que je sois victime d’une réelle injustice, du coup tout le monde s’en branle le minou parce que je vis perpétuellement une injustice. J’en suis fort marrie en général (traduction = je pète un câble).

 

J’attire les détraqués. On doit se reconnaitre j’imagine. En général je suis Cosette et eux ils vont me sauver. Je suis bien consciente que si j’avais pas besoin de béquille les gros relous ne s’intéresseraient pas à moi. Par exemple un jour un mec qui n’était pas mon mec, a fait livrer des fleurs à ma mère (qu’il ne connaissait pas) à l’hôpital pendant sa convalescence en se faisant passer pour mon mec (faut dire qu’il était persuadé qu’il l’était). Plus intrusif tu meurs. J’ai failli en crever d’angoisse (t’aurais vu le morceau tu comprendrais pourquoi). En règle général, les gens intrusifs c’est ma tasse de thé, plus je les fuis plus ils me suivent. Ça marche pas avec Edward Norton, j’en déduis qu’il n’est pas intrusif (encore un bon point pour lui). J’ai trouvé un truc imparable pour échapper à ces gens, Je vis quasiment en autarcie. C’est pas terrible pour mon égocentrisme, c’est assez radical contre les microbes.

Du coup, tu comprendras qu’avec tout ça, j’ai bien aimé Hapiness Therapy, et j’ai pas trouvé que les personnages étaient fous. Je les ai trouvé juste humains et infiniment touchants (ça m’arrange bien). Et puis n’oublions pas que Forrest Gump a dit « N’est normal que la normalité », démerdez-vous avec ça.

PS:Si on peut pas avoir Goldman, je veux bien les LinkUp à la place.

PS2:MERCI MAMAN

PS3:COUCOU EDWARD

5 Replies to “Allo Dr Phil?”

  1. C’est assez improbable comme critique ciné… mais à coté les Cahiers du cinéma ressemblent un peu au dernier Super Picsou Géant, alors quelque part j’adore. Et du coup, j’ai hâte que tu nous racontes pourquoi tu as bien aimé Boule et Bill !

  2. Alors… Pas partout, pas les mêmes mais les crises d’angoisse (IL N’Y A PAS DE FENETRE DANS CETTE CHAMBRE, JE VAIS MOURIR-en tout cas, je suis paralysée), tocs (marcher sur le même type de dalles autant avec le pied droit que le pied gauche, par exemple…), je connais : dans mes bras, ma soeur…
    Je comprends. Voilà.

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